Le recours à la biomasse solide, en dépit de sa faible notoriété, continue de croître en Europe. Publié fin décembre, le baromètre 2018 des énergies renouvelables électriques, réalisé par Observ’ER, confirme en effet l’engouement des pays de l’Union européenne pour cette source d’énergie renouvelable, malgré des réserves quant à sa durabilité. Entre 2016 et 2017, la consommation d’énergie brute à partir du bois, de déchets végétaux ou de lisiers – entre autres – a augmenté de 1,7% dans l’UE, pour atteindre 99,8 millions de tonnes d’équivalent pétrole (Mtep). La production d’énergie à partir de la biomasse solide désormais est, elle, en hausse de 1,2%, un léger différentiel qui s’explique par les importations de granulés de bois depuis les Etats-Unis ou le Canada.

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Disparate

Dans le détail, il faut cependant distinguer deux usages : l’énergie biomasse destinée au chauffage et celle destinée pour alimenter le réseau électrique. Ainsi,la production d’électricité à partir de la biomasse a crû de 2,9% en 2017 pour atteindre 94,5 téraWattheures tandis qu’en raison de températures clémentes en 2017,la consommation de chaleur biomasse a, elle, peu augmenté. Ce plébiscite de l’énergie biomasse au sein de l’UE est néanmoins relativement disparate en fonction des Etats membres. Cela s’explique par un mouvement de conversion des centrales au charbon et au gaz, par exemple au Royaume-Uni et au Danemark, mais aussi l’augmentation de la capacité installée, de nouvelles unités de production devant voir le jour en Suède.

Les pays du nord de l’Union européenne (la Finlande en particulier où la consommation de 1,571 tep par habitants est la plus élevée) sont d’ailleurs ceux où l’expansion de cette source d’énergie est la plus marquée. Au Danemark, par exemple, la consommation d’énergie issue de la biomasse solide a progressé – pour la troisième année consécutive – de 14,2% pour atteindre 3,2 Mtep. Une croissance soutenue, due en grande partie à la reconversion des anciennes centrales au charbon, à mettre en relation avec les ambitions affichées de Copenhague qui vise la neutralité carbone en 2050. Mais en France, deuxième pays producteur et consommateur d’Europe, avec 10,8 Mtep, l’énergie biomasse solide stagne, voire régresse légèrement en raison du «moindre besoin de chauffage des ménages» en 2017. Elle reste pourtant la première des énergies du mix énergétique renouvelable dans l’Hexagone (plus de 40%) selon l’Ademe, devant l’hydraulique et l’éolien terrestre.

Fuente: https://www.liberation.fr/planete/2019/02/07/biomasse-un-substitut-au-charbon-plebiscite-en-europe_1706100